Prestations de service - Santé des animaux

Campagnes

Vaccination des veaux

Depuis le 1er juillet 2025, tous les veaux vendus avant l’âge de 57 jours doivent être vaccinés contre la grippe bovine 14 jours avant la vente. Cette nouvelle directive a été  intégrée dans les exigences d’AQ-Viande Suisse provisoirement jusqu’à fin 2028.

Auteure : Judith Peter-Egli, Santé bovins Suisse

La vaccination n’est qu’un des nombreux avantages qu’une exploitation d’élevage peut offrir aux veaux destinés à l’engraissement. Il est tout aussi important de leur fournir un colostrum de qualité optimale, d’élever et de nourrir les vaches taries en fonction de leurs besoins, de leur offrir une aire de vêlage propre et confortable qui leur permette de mettre bas dans les meilleures conditions possibles, et bien plus encore. Tant dans l’exploitation d’élevage que pendant le transport et dans l’exploitation d’engraissement, il est en effet possible de prendre de nombreuses mesures en faveur du bien-être des veaux.

«Tant dans l’exploitation d’élevage que pendant le transport et dans l’exploitation d’engraissement, il est en effet possible de prendre de nombreuses mesures en faveur du bien-être des veaux.»

L’intégration obligatoire de la vaccination dans les directives de gestion de la qualité (GQ) constitue néanmoins un grand pas en avant vers un engagement commun en faveur de la bonne santé des veaux. Santé Bovins Suisse (SBS) et le Service Sanitaire Veaux (SSV) ont discuté avec différents chefs d’exploitation de leurs expériences avec la vaccination contre la grippe bovine. Vous trouverez ci-dessous une interview avec un éleveur et une autre avec un engraisseur. Nous espérons que toutes les exploitations constateront l’effet positif de la vaccination et contribueront à prendre en compte tous les autres facteurs qui influencent la santé des veaux afin de leur permettre de bien commencer dans la vie.


Article avec interviews  «La vaccination contre la grippe a bien démarré» dans le «swissherdbook bulletin» 8/2025.

Plus d’informations
Les personnes intéressées trouveront des réponses à leurs questions sur le contexte et la mise en œuvre pratique, y compris une vidéo, à l’adresse suivante : www.aq-viandesuisse.ch

Interlocuteur
Santé bovins Suisse
E-Mail : info@rgs-ntgs.ch
Tél. 031 910 20 11
www.rgs-ntgs.ch

 

Fièvre, toux, respiration difficile et saccadée : tels sont les symptômes de la fameuse grippe des veaux. Cette maladie causée par des virus conduit souvent à une pneumonie massive qui, sans traitement intensif à base d’antibiotiques, entraîne des taux de réforme élevés et des pertes de croissance considérables.

Auteur : Martin Kaske, Santé bovins Suisse

La multiplication des cas de grippe chez les veaux au cours des premières semaines après leur arrivée dans l’exploitation d’engraissement est la cause principale de l’utilisation actuelle en Suisse de plus de 35 % de tous les antibiotiques administrés animaux de rente. Cette pratique est également de plus en plus critiquée par les médias, les consommatrices et consommateurs et les offices fédéraux.

Que peut-on faire ? Pour l’essentiel, il s’agit de prévenir plus que de guérir, comme c’était le cas jusqu’à présent. L’exploitation de naissance joue un rôle important à cet égard : les veaux doivent arriver dans le commerce avec une condition optimale et surtout une protection immunitaire contre les principaux agents pathogènes de la grippe des veaux. Un bon approvisionnement en colostrum, un abreuvement intensif et la prophylaxie vaccinale sont les mots clés à cet égard.

« La vaccination est prévue à partir du 1er juillet 2025 sur l’ensemble du territoire pour tous les veaux des exploitations de naissance qui doivent être vendus. »

Mesure obligatoire
Il est donc logique que l’Union suisse des paysans (USP) ait décidé, dans le cadre de la séance de la commission spécialisée dans l’élevage du 27 janvier 2025, d’intégrer la vaccination des veaux contre la grippe des veaux dès leurs arrivée dans l’exploitation de naissance dans les exigences de l’AQ, pour une durée initiale de trois ans. Une discussion de plusieurs années entre les agricultrices et agriculteurs, les organisations de producteurs, le commerce, Santé Bovins Suisse, Proviande, les offices fédéraux et les vétérinaires a ainsi trouvé un aboutissement positif.

La vaccination est prévue à partir du 1er juillet 2025 sur l’ensemble du territoire pour tous les veaux des exploitations de naissance qui doivent être vendus. La vaccination doit être effectuée par voie intranasale avec un vaccin vivant au moins quatorze jours avant la vente, afin d’obtenir une immunité résistante avant le transfert. Une vaccination de rappel est ensuite à nouveau obligatoire dans
l’exploitation d’engraissement.

Veaux plus sains
L’objectif est d’avoir des veaux en meilleure santé et en meilleure condition physique dans les exploitations d’engraissement grâce à la réduction des maladies virales qui sont à l’origine des pneumonies. De nombreuses études et expériences pratiques montrent de manière impressionnante que la vaccination est un moyen reconnu et efficace pour y parvenir. La condition préalable est la vaccination de plus de 80 % des veaux maigres, ce qui aboutit à ce que l’on appelle une immunité de troupeau.

Nous savons en outre qu’un succès durable ne pourra être obtenu que si d’autres facteurs de risque continuent d’être éliminés dans le commerce et dans les exploitations d’engraissement. Les organisations sectorielles et la Task Force « Veaux 2030 » doivent continuer à y travailler.

Plus d’informations
Vous trouverez des réponses aux questions concernant le contexte et la mise en oeuvre pratique, y compris une vidéo, sur le site : www.aq-viandesuisse.ch

Point de contact central
Santé bovins Suisse
E-Mail : info@rgs-ntgs.ch
Tél. 031 910 20 11
www.rgs-ntgs.ch


Article « Mieux vaut prévenir que guérir » du bulletin swissherdbook 4/2025

 

 

 

Éradication de la BVD

La diarrhée virale bovine (BVD) a presque disparu en Suisse. Les mesures déployées pendant la dernière ligne droite de l'éradication de la BVD visent à l'éradiquer complètement et durablement. Le 1er novembre 2026, les élevages bovins suisses pourront obtenir le statut « indemne de BVD », qui permettra un trafic animalier sans restriction. Pour cela, ils doivent respecter le système de feux tricolores BVD, visible depuis le 1er novembre 2024 dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA). À mi-parcours de la phase de transition entre l'ancien et le nouveau statut BVD, Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV), dresse un bilan et explique ce qu'il reste à faire pour atteindre les objectifs fixés pour le 1er novembre 2026.

Elena Di Labio est responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV).

 

Andrea Wiedmer : Madame Di Labio, la phase de transition entre l'ancien et le nouveau statut BVD est en cours depuis près d'un an. Comment cette phase a-t-elle démarré et sommes-nous dans les temps ?

Elena Di Labio : La première année de la phase de transition s'est très bien déroulée. Nous avons commencé le 1er novembre 2024 avec 87.7 % d'exploitations ayant obtenu le feu vert. L'objectif est d'avoir plus de 99 % d'exploitations dans le vert d'ici la fin de la phase de transition de deux ans, c'est-à-dire d'ici le 31 octobre 2026. Après un an, nous en sommes déjà à 97.1 %. C'est un résultat très réjouissant. Il montre que toutes les parties prenantes s'investissent pleinement. Ce succès est notamment dû à la bonne et étroite collaboration entre le Service vétérinaire suisse et la branche bovine.


Quelle est la situation générale en matière de BVD en Suisse ?

Elena Di Labio : La situation en matière de BVD en Suisse est très bonne. Aucun nouveau cas de BVD n'a été enregistré depuis plus d'un an. À l'échelle nationale, seules 14 exploitations sont encore soumises à des restrictions liées à la BVD. 99.9 % des élevages bovins sont officiellement reconnus comme indemnes de BVD selon le statut actuel de la maladie.


La situation épizootique générale en Suisse et en Europe s'est considérablement aggravée avec les épidémies de langue bleue et l'apparition de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) et la menace de la maladie hémorragique enzootique (MHE). Pourquoi est-il néanmoins judicieux d'éradiquer la BVD maintenant ?

Elena Di Labio : La situation épidémique actuelle en Europe et en Suisse représente un défi majeur pour tous. La menace s'est considérablement accrue ces dernières années et nous devons faire face à de nombreuses épizooties nouvelles et récurrentes. Il est important de protéger au mieux nos cheptels. Chaque épizootie exige un engagement important de la part des éleveurs. Alors que la langue bleue ou l'EHD nécessitent par exemple une vaccination coûteuse, la protection des animaux contre la BVD est beaucoup plus simple. Il suffit d'être vigilant et prudent lors des mouvements d'animaux. En vérifiant le feu tricolore BVD avant chaque achat d'animaux, les éleveurs peuvent facilement protéger leur cheptel contre la BVD.


Comment le feu tricolore BVD a-t-il fait ses preuves ? Comment la couleur du feu tricolore des exploitations a-t-elle évolué au cours de la première année de la phase de transition ?

Elena Di Labio : Les retours d'expérience montrent que le feu tricolore BVD est bien accepté et très suivi par les éleveurs. C'est un outil simple qui permet d'avoir un aperçu immédiat du risque BVD d'une exploitation et qui offre plus de sécurité pour les mouvements d'animaux.

La proportion d'exploitations ayant un feu vert est en constante augmentation. L'évolution de la couleur du feu tricolore des exploitations peut être suivie sur le tableau de bord de l'OSAV.

Évolution des couleurs du feu tricolore BVD (source : OSAV)

Couleur du feu tricolore

Janvier 2025

Avril 2025

Août 2025

Octobre 2025

Rouge

0.2%

0.1%

0.1%

0.1%

orange

12.6%

4.9%

3.4%

2.9%

vert

87.3%

95%

96.5%

97%

 

Que doivent prendre en compte les exploitations vertes pour obtenir le statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026 ?

Elena Di Labio : Les exploitations affichant le feu vert n'ont pas eu d'animaux soumis à des mesures BVD dans leur cheptel depuis plus de 18 mois et ont également été contrôlées négatives au BVD pendant une longue période. Elles peuvent obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026, à condition qu'elles n'achètent depuis le 1er novembre 2025 que des animaux provenant d'exploitations vertes ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Il appartient donc aux éleveurs d'être vigilants lors des mouvements d'animaux et de toujours vérifier le feu tricolore BVD vert de l'exploitation d'origine avant tout achat.


À quoi doivent faire attention les exploitations qui sont encore orange ?

Elena Di Labio : Dans les exploitations orange, la surveillance de la BVD n'a pas encore été négative de manière continue pendant suffisamment longtemps. Ces exploitations devraient avoir fait l'objet d'une surveillance ou d'un contrôle suffisant par les services vétérinaires cantonaux jusqu'à la fin de la phase de transition. Les exploitations orange doivent également contrôler les mouvements d'animaux. En outre, elles ne doivent pas transférer vers d'autres exploitations des animaux qui n'ont pas été testés négatifs au virus de la BVD. L'abattage direct fait exception à cette règle.


Que doivent faire les exploitations rouges pour passer au vert d'ici au 1er novembre 2026 ?

Elena Di Labio : Les exploitations classées rouges ont eu des animaux infectés permanents au cours des 18 derniers mois ou ont encore actuellement des animaux soumis à une restriction BVD dans leur cheptel. Il s'agit d'un très petit nombre d'exploitations dans toute la Suisse, qui sont étroitement suivies par leur service vétérinaire cantonale. Les exploitations rouges ne doivent pas céder d'animaux non testés à d'autres élevages et doivent elles-mêmes veiller à contrôler les mouvements d'animaux. Si elles sont soumises à des restrictions en raison de la BVD, elles doivent respecter scrupuleusement les mesures ordonnées par le service vétérinaire cantonal.


Que signifie le nouveau statut BVD à partir du 1er novembre 2026 ? Quel est son impact sur les exploitations non vertes ? Le système de feux tricolores sera-t-il maintenu ?

Elena Di Labio : Le système de feux tricolores pour la BVD sera supprimé à partir du 1er novembre 2026. D'ici là, il sert d'outil pour préparer et introduire le nouveau statut BVD. Les exploitations ayant un feu vert qui, au cours des 12 derniers mois, ont acheté exclusivement des animaux provenant d'exploitations vertes ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD, obtiendront le statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Les exploitations qui, à la fin octobre 2026, auront encore un feu orange ou rouge, obtiendront le statut « non indemne de BVD ». À partir du 1er novembre 2026, les exploitations non indemnes de BVD ne pourront plus céder d'animaux sans test BVD négatif à d'autres exploitations, sauf pour l'abattage direct. De plus, aucun animal ne pourra être présenté sur les marchés, les ventes aux enchères et les expositions, ni être mis en estivage commun avec des animaux provenant d'autres exploitations.


Depuis le 1er novembre dernier, le critère 3 « trafic contrôlé d’animaux » s'applique. Selon vous, quelles sont les chances que la Suisse soit totalement indemne de BVD d'ici au 1er novembre 2026 ? Et que faut-il encore pour y parvenir ?

Elena Di Labio : L'objectif de la phase de transition de la dernière étape de l'éradication de la BVD est que, le 1er novembre 2026, tous les élevages bovins qui sont déjà officiellement reconnus comme indemnes de BVD répondent aux critères du nouveau statut BVD et obtiennent le statut « indemne de BVD ». Les quelques exploitations qui sont encore soumises à des restrictions liées à la BVD sont suivies de près par les vétérinaires cantonaux afin qu'elles soient elles aussi indemnes de BVD dans les meilleurs délais. Si nous n'avons pas de nouvelles infections à la BVD en Suisse pendant un certain temps, nous déclarerons la Suisse indemne de BVD.


Et que se passera-t-il après le 1ernovembre 2026 ? Quelles sont les perspectives ?

Elena Di Labio : L'objectif de la dernière étape de l'éradication de la BVD est d'atteindre et de garantir durablement l'absence de BVD. Pour les éleveurs, il s'agit de maintenir le statut indemne de leur cheptel après le 1er novembre 2026, tout en continuant à contrôler les mouvements d'animaux. Seuls les animaux provenant d'élevages indemnes de BVD ou testés négatifs à la BVD peuvent être achetés. Le statut BVD des exploitations d'origine doit donc être vérifié avant chaque achat d'animaux. Dans un premier temps, tous les élevages continueront d'être testés au moins une fois par an pour la BVD.


Quand la Suisse sera-t-elle reconnue internationalement comme indemne de BVD ?

Elena Di Labio : Pour que la Suisse soit reconnue comme indemne de BVD par l'UE, elle doit satisfaire aux exigences de la législation européenne en matière de santé animale. Avec l'introduction du nouveau statut « indemne de BVD » et les trois critères à remplir, nous nous rapprochons de la satisfaction de ces exigences de l'UE. Dès que nous aurons déclaré la Suisse indemne de BVD, nous pourrons fournir la preuve de cette indemnité pour la reconnaissance internationale.  

L'éradication de la BVD nécessite certains efforts. Mais nous sommes sur la bonne voie et avons déjà accompli beaucoup ensemble. Malgré d'autres épizooties et les défis qu'elles représentent pour nous tous, nous ne devons pas relâcher nos efforts dans la lutte contre la BVD, mais parcourir ensemble le sprint final pour l’éradication !

Propos recueillis par Andrea Wiedmer

 

Encadré : Feu tricolore de la BVD

Les virus de la BVD peuvent être transmis au veau pendant la gestation. Les veaux sont infectés de manière persistante et propagent le virus tout au long de leur vie. Le virus peut également être transmis directement par les fluides corporels (bouche, nez, placenta, etc.) ou indirectement par des bottes, des vêtements, de la litière. Pendant la phase de transition de deux ans entre l'ancien et le nouveau statut BVD, le feu tricolore BVD est activé dans la BDTA. Il a la signification suivante :

Vert – risque négligeable de BVD

  • aucun animal bloqué en raison de la BVD dans le cheptel
  • aucun animal infecté permanent dans le cheptel depuis 18 mois
  • aucun indice suggérant que le virus circule dans le troupeau durant une période définie par la méthode d’analyse

Orange – risque moyen de BVD

  • aucun animal bloqué en raison de la BVD dans le cheptel
  • aucun animal infecté permanent dans le cheptel depuis 18 mois
  • Ces exploitations ont présenté récemment des résultats positifs lors de la surveillance ou une surveillance incomplète.

Rouge – risque élevé de BVD

  • comporte des animaux sous séquestre BVD dans le cheptel
  • et/ou au moins un animal infecté permanent dans le cheptel au cours des 18 derniers mois

 

Encadré : Où trouve-t-on le risque de BVD d'une exploitation ou le test BVD d'un animal individuel ?

Statut BVD de l'exploitation Le feu tricolore BVD est affiché dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) dans les détails de l'exploitation et est visible par toute personne ayant accès à la BDTA. Le risque BVD de l'exploitation est également indiqué sur le document d'accompagnement édité électroniquement. Le feu tricolore BVD est recalculé quotidiennement pour chaque élevage. Le recalcul du risque BVD est effectué pendant la nuit, sur la base des données saisies dans les systèmes concernant le trafic des animaux, des résultats de laboratoire et des cas d'épidémie signalés par les services vétérinaires cantonaux.

Statut BVD de chaque animal Dans la BDTA, le champ « Test négatif au virus de la BVD » est visible au niveau de l'animal dans les « données de base ». Ce champ indique si l'animal a un résultat négatif au test de la BVD avec la mention « oui » ou « non ».

 

Encadré : État actuel de l'éradication de la BVD

La diarrhée virale bovine (BVD) entraîne des troubles de la fertilité, une baisse de la production laitière et un retard de croissance. Les exploitations sont sujettes à des pertes financières considérables. Cette épizootie est soumise à déclaration obligatoire. Comme le virus se propage principalement par le biais des mouvements d'animaux, il peut réapparaître à tout moment tant qu'il y a encore des animaux infectés. Actuellement, le nombre d'exploitations touchées est faible, ce qui en fait le moment idéal pour l'éradication. Un calendrier a été élaboré en collaboration avec la branche bovine. Au cours de la phase de transition de deux ans entre l'ancien et le nouveau statut BVD, toutes les exploitations bovines devraient obtenir le statut « indemne de BVD ». À partir du 1er novembre 2026, le transport d'animaux sera limité pour les exploitations non indemnes de BVD.

 

Pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026, il faut veiller à n’accepter que des animaux provenant d’une exploitation avec feu BVD vert, à partir du 1er novembre 2025. Le statut « indemne de BVD » est important, car il est le seul à autoriser les mouvements d'animaux sans restriction à compter du 1er novembre 2026. Pour l'obtenir, les deux autres critères doivent être remplis et tiennent compte de la situation BVD de l'exploitation sur les 24 derniers mois. Les exploitations indemnes de BVD seront ainsi encore mieux protégées.

Auteure : Edith Nüssli

Trois critères doivent être remplis pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026 : aucun animal infecté de manière persistante (animal IP) et/ou aucun animal gestant bloqué dans le cheptel, surveillance négative et achat contrôlé d’animaux. Différents délais s'appliquent à ces critères.

N'acheter que des animaux provenant d'exploitations avec feu vert
Le troisième critère, « achat contrôlé d’animaux », est rempli si, à partir du 1er novembre 2025 au plus tard, seuls des animaux provenant d'exploitations affichant le feu BVD vert sont admis dans l'exploitation et ce sur 12 mois consécutifs. Si par exemple un animal provenant d'une exploitation avec un feu orange est acheté, il doit avoir été testé au moins une fois négatif au virus de la BVD avant l'achat. Le contrôle du trafic des animaux et donc la protection de son propre cheptel contre la BVD relèvent de la responsabilité de chaque éleveur.

La surveillance de la BVD, déterminante pour le deuxième critère, s'effectue généralement en arrière-plan. Dans les exploitations non laitières, les animaux sont testés une fois par an, principalement lors de l’abattage. La surveillance doit être négative deux fois de suite, ce qui signifie qu'elle prend en compte la situation BVD jusqu'à 24 mois en arrière. Dans les exploitations laitières, un échantillon de lait de mélange est analysé tous les six mois. Dans ce cas, la surveillance doit être négative au moins trois fois de suite.

Pour le premier critère, aucun animal IP ne doit avoir été présent dans l'exploitation au cours des 18 derniers mois et aucun animal du cheptel ne doit actuellement être sous séquestre en raison de la BVD.

Le fait que le nouveau statut BVD tienne compte d'une période plus longue rend le trafic des animaux plus sûr et protège encore mieux les élevages exempts de BVD. Le statut BVD actuellement en vigueur tient uniquement compte de la présence ou non d'un cas ou d'une suspicion antérieure de BVD dans l'exploitation.

 

Commerce sans restriction uniquement avec le nouveau statut « indemne de BVD »
À partir du 1er novembre 2026, les exploitations ayant le statut « indemne de BVD » pourront déplacer et vendre leurs animaux sans restriction. Les exploitations n'ayant pas le statut « indemne de BVD » devront faire tester au préalable les animaux qu'elles souhaitent déplacer ou vendre, à moins qu'elles ne disposent déjà d'un résultat négatif au test BVD. Les tests seront effectués sous la supervision du service vétérinaire cantonal. Les coûts seront à la charge des éleveurs. En outre, le transport d'animaux provenant d'exploitations « non indemnes de BVD » vers des alpages, des marchés ou des expositions et vers des exploitations d'élevage sera totalement interdit.

Critères pour le nouveau statut « indemne de BVD »
Pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » à partir du 1er novembre 2026, les exploitations doivent remplir les trois critères suivants :


Une surveillance négative de la BVD signifie qu'il n'y a aucune indication que le virus de la BVD circule dans le cheptel. Un trafic d’animaux contrôlé signifie que les animaux proviennent d'exploitations indemnes de BVD, d'exploitations avec un feu vert BVD, ou qu'ils ont été testés au moins une fois négatifs pour l'antigène ou le génome de la BVD.

Source : L’Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV)

Depuis le 1er avril dernier, les marchés publics de bétail n’acceptent que des bovins provenant d'exploitations avec feu vert. Les organisateurs de marchés sont responsables du respect de ce principe. Un trafic d’animaux sûr profite à toutes les exploitations.

Auteure : Edith Nüssli

Plus de 600 marchés publics de bétail de boucherie sont organisés sur 46 places durant l'année. Depuis le 1er avril dernier, seuls les animaux provenant d’exploitations avec feu BVD vert peuvent y être présentés. Ainsi en ont décidé Proviande, l'Association suisse des marchands de bétail et la communauté d'intérêts des marchés publics. Cette mesure vise à soutenir la dernière étape d'éradication de la diarrhée virale bovine (BVD). Les organisateurs des marchés publics, généralement les organisations paysannes cantonales, sont chargés de veiller à ce que la consigne soit respectée. « Au cours des premières semaines, nous avons constaté que cela fonctionnait bien », explique Philippe Haeberli, responsable de la communication chez Proviande.

Pour les exploitations oranges, voir avec leur service vétérinaire cantonal
Dans le canton de Berne, l’Union des paysans bernois vérifie le feu tricolore des exploitations qui ont inscrit des animaux via la plateforme www.markt-db.ch. Elle informe les exploitations présentant un feu orange qu'elles ne peuvent pas amener leurs animaux et leur conseille de s'adresser au service vétérinaire cantonal. En effet, la plupart du temps, les exploitations avec un feu orange BVD présentent des lacunes dans la surveillance. « Dans ces cas, le Service vétérinaire peut examiner quels résultats manquent et quelles mesures sont nécessaires pour que l'exploitation puisse obtenir un feu vert BVD », informe le service de presse. Peter Brönnimann, responsable des marchés bernois, conseille donc aux exploitations avec un feu orange de contacter le service vétérinaire cantonal suffisamment tôt, si elles souhaitent vendre des animaux sur un marché public de bétail de boucherie.

Veiller au trafic des animaux vaut la peine
Pour les ventes aux enchères, les expositions et les marchés non publics, l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires recommande vivement de n’accepter que des animaux provenant d'exploitations vertes ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Les éleveurs doivent tenir compte du fait que, lors de l'achat d'animaux, le risque BVD de l'exploitation d'origine des animaux est déterminant. 
Un trafic d'animaux contrôlé sera obligatoire à partir du 1er novembre 2025, date à laquelle le trafic d'animaux influencera le nouveau statut BVD qui sera introduit le 1er novembre 2026. Ainsi, pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD », seuls les animaux provenant d'exploitations avec un feu vert ou les animaux testés négatifs ne devront être acceptés à partir du 1er novembre 2025. Et seul le statut « indemne de BVD » permettra ensuite un trafic d'animaux sans restriction.

Les feux BVD portent leurs fruits
Un peu plus de six mois après l'introduction des feux BVD, le nombre d'exploitations avec feu rouge a presque diminué de moitié et le nombre d'exploitations avec feu orange a diminué de près d'un tiers.

Feux BVD - comparaison automne 2024 vs printemps 2025 (état au 6 mai 2025)

Pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026, il est recommandé de n’acquérir que des animaux provenant d'exploitations portant un feu vert BVD. Peter Bosshard, gérant de l'Association suisse des marchands de bétail, explique ce qu'il faut prendre en compte pour cela. Il vaut la peine d'agir avec vigilance, car seul le nouveau statut « indemne de BVD » permettra la circulation des animaux sans restriction à compter du 1er novembre 2026.

Edith Nüssli : Quels animaux peuvent être commercialisés pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026 ?
Peter Bosshard : Seuls les animaux provenant d'exploitations avec un feu vert BVD devraient être commercialisés. La couleur du feu BVD se réfère toujours à la catégorie risque de l'exploitation et non à l'animal individuel.

Où puis-je voir sur la BDTA si un animal a été testé négatif à la BVD ou non ?
Au plus tard à partir de fin avril 2025, il sera possible de vérifier sur la BDTA, dans les données de base de l'animal individuel, si l'animal a été testé négatif à la BVD ou non.

Comment puis-je connaître le statut BVD ou la couleur du feu à risque pour les documents d'accompagnement manuscrits ?
Il y a deux possibilités pour une exploitation. 
La première consiste à vérifier le feu BVD et le statut BVD dans la BDTA. Les deux sont visibles sous « Détails de l'exploitation ». 
L'autre est de joindre une impression de la BDTA au document d'accompagnement manuscrit. Le bouton « Imprimer le rapport » est installé à cet effet sur la BDTA, ce qui permet d'imprimer la confirmation.

Quelles sont les causes qui font qu'une exploitation présente un feu orange ?
La cause la plus fréquente est que la surveillance de la BVD par les services vétérinaires cantonaux n'est pas terminée ou n'a pas été systématiquement négative. Le programme de surveillance concerne les exploitations bovines qui ont annoncé au moins un animal à la BDTA l'année précédente. S’agissant des étables de commerce de bétail peu fréquentées, il se peut qu'elles ne figurent pas dans le programme de surveillance. Dans ce cas, il est important de contacter immédiatement le service vétérinaire cantonal afin de trouver une solution bilatérale. La plupart du temps, la surveillance s'effectue en arrière-plan, par le biais d'échantillons du lait de mélange ou d'un prélèvement d'animaux dans les abattoirs, dont l'exploitation n'a pas connaissance.

Le feu vert d’une exploitation de destination passe-t-il à l'orange si je fais entrer un animal d'une exploitation de provenance avec un feu orange ?
Non, le trafic d'animaux n'a pas d'influence sur la couleur du feu BVD. Si une exploitation verte introduit un animal provenant d'une exploitation orange, la couleur du feu BVD ne change pas. Mais attention, il est important de savoir qu'à partir du 1er novembre 2025, le trafic d'animaux aura une influence sur le futur statut BVD déterminant dès le 1er novembre 2026. Ainsi, quiconque introduit après le 1er novembre 2025 un animal non testé provenant d'une exploitation orange n'obtiendra pas le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026 (voir encadré « Ce qui s’applique au nouveau statut 'indemne de BVD' »). Il est donc d'autant plus important qu'à partir du 1er novembre 2025, seuls les animaux provenant d'exploitations avec feu vert soient commercialisés et acquis.

 


Ce qui s'applique au nouveau statut « indemne » de BVD
Un nouveau statut BVD sera introduit le 1er novembre 2026. Les exploitations seront soit « indemnes de BVD », soit « non indemnes de BVD ». Le nouveau statut BVD donne plus de sécurité, car il prend en compte la situation BVD d'un élevage jusqu'à 24 mois en arrière. Les exploitations ayant le statut « non indemne de BVD » seront soumises à des restrictions en matière de circulation des animaux. Pour obtenir le statut « indemne de BVD », les trois critères suivants doivent être remplis : 

  • Critère 1 - pas d'animal IP dans le troupeau : il n'y a pas eu d'animal infecté de manière persistante dans l'élevage au cours des 18 derniers mois et il n'y a actuellement pas d'animaux sous séquestre dans le troupeau.
  • Critère 2 - surveillance négative : les résultats de la surveillance officielle de la BVD n'a donné lieu à aucune suspicion de circulation du virus dans l’exploitation pendant une période suffisamment longue, c'est-à-dire qu'il n'y a pas eu d'indices de circulation du virus dans l'élevage.
  • Critère 3 - achat contrôlé d’animaux : tous les bovins introduits dans l'exploitation au cours des 12 derniers mois proviennent d'exploitations indemnes de BVD ou à risque négligeable de BVD, ou ont été testés négatifs au moins une fois pour l'antigène ou le génome de la BVD.

Le statut actuel « aucun séquestre », « animaux individuels sous séquestre » ou « sous séquestre » est encore valable jusqu'à fin octobre 2026, indépendamment du feu BVD.


 

Dernière étape de l'éradication de la BVD

Respecter les feux BVD avant l'estivage 2025

Afin d'éviter les contaminations par la BVD pendant l'estivage 2025, seuls les animaux provenant d'élevages au feu vert BVD ou avec une « attestation d'estivage BVD » devraient être estivés ensemble. Une « attestation d'estivage BVD » est délivrée par le service vétérinaire cantonal aux exploitations présentant un feu orange ou rouge, lorsqu’il peut être attesté que les animaux ne présentent pas de risque élevé de BVD. Les responsables d'estivages et les détenteurs d’animaux peuvent s'informer sur le risque de BVD existant grâce aux feux de signalisation BVD.

Auteure : Edith Nüssli

Les exploitations d'estivage regroupent souvent des animaux provenant de différents élevages. Les animaux infectés par la BVD peuvent alors en contaminer d'autres. « Les animaux qui contractent la diarrhée virale bovine pendant l'estivage propagent le virus dans les exploitations d'origine et y causent des dommages économiques importants », avertit Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires (OSAV). C'est pourquoi les responsables d'estivage ne devraient accepter en 2025 que des animaux provenant d'exploitations présentant un risque négligeable de BVD, c'est-à-dire celles avec un feu vert ou une « attestation d'estivage BVD » de leur service vétérinaire cantonal. Afin de vérifier facilement le feu BVD des exploitations d'origine, une requête spécifique a été mise en ligne : www.markt-db.ch. (voir encadré « Vérifier facilement le risque de BVD avant l'estivage en 2025 »). Pour les élevages dont le feu est orange ou rouge, une « attestation d'estivage BVD » devrait être demandée.

Examiner le risque avant l'estivage 2025
L’exploitation qui veut amener ses propres animaux en estivage collectif en 2025 s'assure que ses animaux ne présentent aucun risque et poursuit la recommandation de l'OSAV. De plus, elle s'assure au préalable auprès du responsable de l'estivage que celui-ci a vérifié le risque de BVD des exploitations de provenance et n'accepte que des animaux issus d’exploitations dont le risque est négligeable. 

Attestations d'estivage en cas de feu orange ou rouge
Les détenteurs de bovins dont le feu est orange ou rouge se procurent à temps une « attestation d'estivage BVD » ou renoncent à estiver leurs animaux avec d'autres. Les services vétérinaires cantonaux délivrent ces « attestations d'estivage BVD » lorsque des « mesures de sécurisation » définies par le service vétérinaire cantonal ont été prises dans les exploitations d’estivage et que les animaux d'estivage ne présentent pas de risque accru de BVD. L'OSAV recommande toutefois d'estiver les animaux provenant d'élevages avec un feu orange ou rouge en évitant, dans la mesure du possible, le contact avec des animaux d'autres élevages. 
Dans la mesure où il n'y a pas de contagion, l'estivage 2025 n'a pas d'influence sur le nouveau statut BVD des exploitations de base et qui sera valable à compter du 1er novembre 2026. Les exploitations d’estivage ont la couleur de feu grise parce qu'elles ne font pas partie du programme national de surveillance de la BVD et le risque de BVD des exploitations d’estivage ne peut pas être évalué.


Le feu BVD rend l'estivage plus sûr
Le feu tricolore indique le risque de BVD que présente un élevage : le vert correspond aux exploitations à risque négligeable, l'orange à un risque moyen et le rouge à un risque élevé. Il s'agit d'un outil permettant de préserver les exploitations indemnes et d'éradiquer totalement la BVD en Suisse. 
Il ne faut pas le confondre avec le statut BVD individuel actuel de l’exploitation d’origine et avec le futur statut indemne ou non indemne, prévalant à partir du 1er novembre 2026.


Vérifier en toute simplicité le risque de BVD avant l'estivage 2025
Il existe deux possibilités de vérifier le risque de BVD :

  • Le risque de BVD d'un animal peut être consulté individuellement dans la BDTA. Pour cela, sélectionnez « recherche d’exploitation » sous Consultation et saisissez le numéro BTDA de l’exploitation concernée. Le feu BVD se trouve sous l'onglet « détails de l’exploitation ».
  • Pour une vérification simultanée de plusieurs exploitations, le site www.markt-db.ch permet de vérifier de manière groupée le feu BVD des exploitations d'origine. Pour cela, il faut disposer des numéros BDTA au format CSV et se connecter à www.markt-db.ch. Sélectionnez ensuite « consulter risque de BVD » puis introduire et télécharger le fichier CSV pour la vérification groupée. 


Légende de l'illustration : 
Pour mettre des animaux en estivage commun, les exploitations dont le feu est orange ou rouge doivent se procurer une « attestation BVD pour l’estivage », délivrée par le service vétérinaire cantonal. Sans cette attestation, les animaux de ces exploitations devraient être estivés de sorte à ne pas avoir de contact avec des animaux provenant d’autres exploitations.

Dernière ligne droite pour l’éradication de la BVD

« Ce qui est décisif, c'est que tout le monde participe »

Dans cette interview, le vétérinaire cantonal fribourgeois et délégué de l’Association suisse des vétérinaires cantonaux pour le dossier BVD explique pourquoi il est si important d'éradiquer la diarrhée virale bovine (BVD), ce qu’apporte le feu tricolore BVD et ce que font les services vétérinaires cantonaux pour atteindre cet objectif.

Auteure : Edith Nüssli

Monsieur Seitert, les Services vétérinaires de Suisse et la filière bovine ont décidé d'un sprint final pour éradiquer la diarrhée virale bovine (BVD). Pourquoi est-il important d'éradiquer la BVD ?

Grégoire Seitert : L'éradication de la BVD est importante parce qu'elle permet de sécuriser la circulation et le commerce des animaux, et d'éviter le stress pour les familles paysannes concernées. En comparaison avec l’étranger, les animaux en Suisse sont plus déplacés et commercialisés : ils sont emmenés à l'alpage, à des expositions, à des concours de bétail ou vendus. C'est pourquoi un animal infecté peut causer de gros dégâts. Après un épisode sévère en 2017 en Suisse romande, il nous a fallu sept ans dans le canton de Fribourg pour assainir toutes les exploitations. Cela a coûté environ 10 millions de francs au canton. En outre, deux études ont montré qu'une infection par la BVD dans une exploitation est déstabilisante et entraîne un grand stress psychologique chez les agriculteurs et agricultrices. De plus, les structures d'exploitation plus grandes rendent la lutte plus difficile et constituent un défi en matière de biosécurité.

En quoi la BVD est-elle particulière ?

La transmission de la BVD au fœtus complique la situation, car l'infection ne peut être confirmée qu'après la naissance du veau. Si le veau est infecté (infecté permanent-IP), il excrète le virus toute sa vie. Il est donc crucial de détecter les infections, d’éliminer les veaux infectés et d’interrompre la chaîne de contamination.

Quelles sont les mesures les plus importantes pour éradiquer la BVD ?

La mesure la plus visible est le feu de signalisation BVD dans la base de données sur le trafic des animaux pour chaque élevage bovin. Il est également essentiel de séparer chaque vache qui vient de vêler avec son veau jusqu'à ce que le celui-ci ait été testé négatif. Cela peut être un défi, notamment dans les grandes exploitations comptant 100 vaches laitières avec seulement deux boxes de vêlage.

Quel est l'intérêt du feu de signalisation BVD ?

Le feu tricolore est un outil qui permet d'évaluer le risque d'infection lors de l'achat d'un animal. Il ne doit pas être confondu avec le statut BVD actuel. Un feu orange ne signifie pas que l'exploitation est bloquée. Une exploitation classée orange remplit la première condition pour obtenir le feu vert, à savoir qu’elle ne possède aucun animal infecté de manière persistante (IP). Cependant, elle n’a pas encore obtenu suffisamment de résultats négatifs dans le cadre du programme de surveillance annuel. Tant que ce n'est pas le cas, elle reste orange. 

Qu'est-ce que cela signifie concrètement ?

Dans les exploitations livrant du lait, le lait de citerne est analysé deux fois par an. Pour obtenir le feu vert, les trois derniers échantillons consécutifs doivent être négatifs. Pour les exploitations ne livrant pas de lait, un groupe d'animaux est testé une fois par an, par prise de sang. Le feu devient vert si les deux derniers échantillons sont négatifs, pour autant que le premier critère (aucun animal IP sur l’exploitation) reste rempli.

Que faut-il faire pour obtenir un feu vert si le feu de l'exploitation est orange ?

Soit attendre qu'il y ait suffisamment de résultats de surveillance négatifs, soit s'annoncer activement au service vétérinaire cantonal pour que son lait ou ses animaux soient testés et que l'exploitation obtienne le feu vert.

Les exploitations dont le feu est rouge ont-elles une chance d'obtenir le statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026 ?

Oui, les exploitations dont le feu était rouge au 1er novembre 2024 ont une chance. Elles doivent être indemnes du virus depuis au moins 18 mois et avoir obtenu les résultats d'analyse négatifs correspondants (sang ou lait) pendant la même période. Mais si un animal infecté est découvert dans l'exploitation au cours dans les prochains mois, la situation sera plus difficile. En effet, l'exploitation doit d'abord être assainie, puis la surveillance devra revenir à la normale ce qui prend au moins 18 mois après l'assainissement. 

Quel est le rôle des services vétérinaires cantonaux ?

Nous faisons tout pour que les agriculteurs et agricultrices profitent de la phase de transition de deux ans afin d'obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » au 1er novembre 2026. Une première tâche consiste à compléter la surveillance de la BVD pour le plus grand nombre possible d'exploitations. Dans le canton de Fribourg, nous avons examiné ces derniers mois toutes les exploitations dont le feu était orange pour en identifier les raisons. Cela a déjà permis d’obtenir des résultats : début mars 2024, sur les 2106 élevages bovins fribourgeois, 712 étaient encore orange, presque exclusivement des exploitations sans livraison de lait. Début décembre, elles n’étaient plus que 267. 
Deuxièmement, nous informons nos élevages bovins des mesures à prendre pendant la période de transition. Nous avons écrit personnellement à toutes les exploitations, rédigé une fiche d'information sur la biosécurité et mis à disposition de nombreuses informations sur notre site Internet. 
Troisièmement, nous soutenons les exploitations dont le feu est orange afin qu'elles puissent passer au vert avant le 1er novembre 2026. En outre, nous sommes en contact avec d'autres cantons. 

Quelles sont les conditions pour que l'objectif soit atteint ?

Le programme d'éradication qui a été lancé en 2008 (voir encadré) a créé une situation de départ favorable. Il ne faut plus grand chose pour éradiquer la BVD. Avec le feu tricolore, nous disposons d'un instrument qui permet à chaque exploitation d'évaluer le risque lors de l'achat d'un animal. Il est crucial que tout le monde participe, et que les animaux infectés soient ainsi détectés suffisamment tôt pour ne pas propager le virus. Les éleveurs sont responsables de la santé des animaux dans leur exploitation. Les marchands de bétail sont responsables de ne commercialiser que des animaux munis d'un document d'accompagnement électronique de la BDTA et de ne charger que des animaux provenant d'exploitations présentant un feu vert ou des animaux testés négatifs. La même règle devra également être respectée lors de l'estivage. Personnellement, j'ai bon espoir que nous puissions éradiquer la BVD d'ici fin octobre 2026. 

Que se passera-t-il le 1er novembre 2026 ?

Le feu tricolore BVD sera supprimé de la banque de données sur le trafic des animaux et les exploitations recevront le nouveau statut « indemne de BVD » ou « non indemne de BVD ». Les exploitations ayant le statut « indemne de BVD » pourront déplacer et vendre leurs animaux sans restriction à partir du 1er novembre 2026. Les exploitations avec le statut « non indemne de BVD » devront faire tester chaque animal si elles veulent le déplacer ou le vendre, et le munir du document d'accompagnement rose délivré par le vétérinaire officiel. Dans le canton de Fribourg, il existe de nombreux élevages qui réalisent un chiffre d'affaires significatif grâce à la vente d'embryons, de veaux ou de bovins. Le statut « non indemne de BVD » pourrait donc engendrer des coûts importants pour ces exploitations. Il est alors judicieux de profiter de la période de transition de deux ans pour obtenir le statut « indemne de BVD ». Pour y parvenir, un troisième critère devra être respecté : à partir du 1er novembre 2025, il ne sera possible d'introduire dans une exploitation que des animaux provenant d'élevages au feu vert ou des animaux testés négatifs au virus.

Lien vers le site Web mentionné 


 

Grégoire Seitert
Grégoire Seitert, 51 ans, est vétérinaire cantonal et chef du Service de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires du canton de Fribourg depuis 2012. Auparavant, ce Fribourgeois d'origine a travaillé cinq ans comme vétérinaire cantonal genevois, et trois ans comme Chef du contrôle des viandes dans un grand abattoir. C'est sa thèse de doctorat qui l'a sensibilisé au thème de la sécurité alimentaire. En tant que propriétaire d'alpage, il connaît également la pratique.


Ce qui a déjà été fait
En 2008, le programme national d'éradication de la BVD a été lancé, développé par le Service vétérinaire suisse en collaboration avec la branche. En l'espace de six mois, l'ensemble de la population bovine suisse a été testée pour la diarrhée virale bovine (BVD) et environ 8000 animaux qui étaient infectés de manière persistante (IP) ont été éliminés. Les tests ont été poursuivis jusqu'à fin 2012 et, en cas de résultat positif, la source de contamination a toujours été recherchée. Le pourcentage de veaux IP est ainsi tombé à 0,02 pour cent. C'est un bon point de départ pour éradiquer complètement le virus. « Il ne faut plus grand-chose pour être définitivement débarrassé de la BVD », souligne le vétérinaire cantonal fribourgeois Grégoire Seitert.

Un nouvel élément de la BDTA vise à rendre le trafic des animaux plus sûr

Ce que signifie le feu de signalisation BVD

Quel est le risque d'introduire la diarrhée virale bovine (BVD) lorsqu'un animal est acheté ? C'est ce que montre le « feu BVD », visible depuis le 1er novembre dans la BDTA. En s’y fiant, les élevages bovins suisses devraient être exempts de BVD d'ici fin octobre 2026.

Auteure : Edith Nüssli

Le feu de signalisation BVD est visible depuis le 1er novembre dans la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA) et le sera pendant deux ans dans les détails de l'exploitation et au niveau des données de base de l’animal. Il est désormais en outre visible sur le document d'accompagnement rempli électroniquement. Le feu tricolore indique le risque de BVD que présente un élevage : le vert correspond aux exploitations à risque négligeable, l'orange à un risque modéré, le rouge à un risque élevé.

Ce que signifient vert, orange, rouge
« Vert
» - risque négligeable - signifie que l'exploitation remplit les critères suivants :

Critère 1 : l'exploitation n'a pas d'animal sous séquestre pour cause de BVD et aucun animal infecté de manière persistante (PI) n'est apparu depuis 18 mois (voir encadré « Comment se transmet la diarrhée virale bovine »).

Critère 2 : la surveillance de la BVD (voir l'encadré « Le programme de surveillance de la BVD ») n'a donné lieu à aucune suspicion de circulation du virus dans l’exploitation pendant une période suffisamment longue.

« Orange » - risque modéré - signifie :

Le critère 1 est rempli, le critère 2 ne l'est pas. Ces exploitations ont présenté récemment des résultats positifs lors de la surveillance ou une surveillance incomplète. On ne peut exclure avec certitude qu’elles ne représentent aucun risque de contamination par la BVD.

« Rouge » - risque élevé - signifie que les critères 1 et 2 ne sont pas remplis.

Pour les élevages bovins qui ne font pas partie du programme national de surveillance de la BVD, le risque de BVD ne peut pas être évalué ; ils sont signalés en « gris ».

Respecter les feux de signalisation BVD lors du déplacement d'animaux
En n'achetant que des animaux provenant d'élevages signalés avec un feu vert ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD, les exploitations minimisent le risque d'introduire le virus chez elles. Les organisateurs d'expositions et de ventes aux enchères devraient veiller à ne présenter que des animaux provenant d'élevages verts ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Sur les marchés publics, seuls les animaux provenant d'exploitations vertes ou les animaux testés négatifs au virus de la BVD seront acceptés à partir du 1er avril 2025.

Le trafic contrôlé des animaux est le troisième critère à remplir pour obtenir le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Cela implique qu'au cours des 12 derniers mois précédant cette date, seuls des animaux provenant d'exploitations au feu vert ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD ne doivent avoir été introduits dans l'exploitation. Ainsi, quiconque achète à partir du 1er novembre 2025 un animal non testé provenant d'une exploitation non verte ne remplit pas ce troisième critère. Cela vaudra également pour les achats sur les marchés et les ventes aux enchères.

Comment le feu BVD est-il calculé ?
Le fait que le feu d'une exploitation soit vert, orange ou rouge se base sur les données saisies concernant le trafic des animaux, les analyses de laboratoire et les cas d'épizootie signalés. Le risque BVD est recalculé dans la BDTA chaque nuit. Plus les informations sont saisies rapidement sur la BDTA, plus le feu est actuel et plus il est pertinent. Toute suspicion de BVD doit être immédiatement signalée au vétérinaire du troupeau, car la BVD est une épizootie à déclaration obligatoire.

Près de 14% de feux orange et rouge BVD
Peu avant le début de la phase de transition de deux ans, le feu BVD était vert pour environ 86% des exploitations et rouge pour seulement 0.2% ou 83 exploitations. Pour les 13% restants, le feu était orange. « Dans la plupart des cas, les exploitations avec un feu orange n'ont besoin que d'un peu plus de temps pour remplir elles aussi le critère 2 de surveillance négative de la BVD et pouvoir ainsi obtenir le feu vert », explique Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV.

Atteindre le nouveau statut « indemne de BVD »
L'objectif de la phase de transition de deux ans est que les élevages bovins suisses remplissent les trois critères exigés et obtiennent ainsi le nouveau statut « indemne de BVD » le 1er novembre 2026. Celui-ci donne plus de sécurité que le statut actuel « aucun séquestre », car le nouveau statut BVD prend en compte la situation BVD d'un élevage jusqu'à 24 mois en arrière. Les statuts actuels « aucun séquestre », « sous séquestre » ou « animaux individuels sous séquestre » sont encore valables jusqu'à fin octobre 2026, indépendamment du feu BVD.


Comment la diarrhée virale bovine se transmet-elle ?

  • Dans le ventre de la mère : les veaux qui sont infectés par le virus de la BVD dans le ventre de leur mère peuvent devenir des animaux infectés permanent (animaux PI). Ils disséminent les virus BVD tout au long de leur vie et constituent la principale source de contamination pour les autres animaux.

  • Directement par contact avec la bouche, le nez, les matières fécales ou les fluides corporels d'un animal infecté. Le placenta et tous les liquides de naissance sont également infectieux. D'où l'importance d'une bonne hygiène à la naissance.

  • Indirectement, par les vêtements, les bottes, les outils et la litière contaminés, les bétaillères sales, etc.

Tant que certains animaux sont encore porteurs du virus de la BVD, la maladie peut réapparaître à tout moment.


Le programme de surveillance de la BVD
Depuis 2012, les élevages bovins en Suisse font l'objet d'une surveillance de la BVD. Un échantillon de lait de mélange est prélevé tous les six mois dans toutes les exploitations qui livrent du lait, afin de détecter la présence d'anticorps contre la BVD. Pour tous les élevages bovins sans livraison de lait, des échantillons de sang sont prélevés une fois par an sur un groupe de bovins, soit à l'abattoir, soit à la ferme. Ces échantillons sont également analysés pour détecter la présence d'anticorps.

Si le résultat du lait de mélange ou du groupe de bovins est positif, le vétérinaire doit prélever d'autres échantillons sur des animaux du troupeau concerné et les faire analyser.

Si des animaux infectés de manière permanente par le virus sont trouvés, ils doivent être immédiatement abattus.

Dans certaines exploitations, tous les veaux nouveau-nés sont directement testés pour la BVD à l'aide de prélèvements via la marque auriculaire. Ces exploitations sont désignées par le canton. Les animaux testés positifs doivent être immédiatement abattus.

Des tests négatifs dans le cadre de la surveillance de la BVD signifient qu'il n'y a aucune indication que le virus de la BVD circule dans le troupeau.


 

Links

Vue d’ensemble de la phase de transition
Feu de signalisation BVD (état au 25 octobre 2024)

La filière bovine et le Service vétérinaire suisse profitent d'une situation initiale favorable

La Suisse veut être exempte de BVD et entame la dernière phase de l’éradication

En Suisse, 99% des exploitations bovines sont indemnes de diarrhée virale bovine (BVD). La filière bovine, en collaboration avec le Service vétérinaire suisse, veut désormais éradiquer totalement la BVD. Pour ce faire, le feu de signalisation BVD sera visible dans la banque de données sur le trafic des animaux à partir du 1er novembre et ce pour deux ans. Si ce dernier est respecté lors du trafic des animaux, les élevages bovins suisses devraient être exempts de BVD fin octobre 2026 et le trafic des animaux devrait ensuite être possible sans restriction.

Auteure : Edith Nüssli

« Grâce à une lutte et à une surveillance intensive, la BCD a pratiquement disparu en Suisse », déclare Elena Di Labio, responsable du programme d'éradication de la BVD à l'Office fédéral de la sécurité alimentaire et des affaires vétérinaires OSAV (voir encadré « Ce qui a déjà été fait »). Selon elle, il s'agit d'une situation de départ favorable pour entamer la dernière étape de l'élimination de la BVD. Profitant de ce contexte favorable, la filière bovine a décidé, en collaboration avec le Service vétérinaire suisse, de rendre le trafic des animaux encore plus sûr. Le Service vétérinaire suisse comprend l'OSAV et les services vétérinaires cantonaux. Après une phase de transition de deux ans, tous les élevages bovins devraient atteindre le statut « indemne de BVD », de sorte que le trafic des animaux soit possible sans restriction.

BVD et déplacement d’animaux
La BVD est une épizootie à déclaration obligatoire. Le virus se propage principalement par le biais du trafic d'animaux. C'est pourquoi l'épizootie peut réapparaître à tout moment, tant que certains animaux sont encore porteurs du virus de la BVD (voir encadré « Les dégâts causés par le virus de la BVD »). « Des cas isolés peuvent déjà conduire à des épidémies régionales plus importantes et à des dommages économiques considérables, d'autant plus que le trafic des animaux est très intense en Suisse », souligne Michel Geinoz, président de l'organisation Santé animaux de rente Suisse (NTGS).

Le feu tricolore BVD aide à protéger son propre cheptel
Afin d'éviter d'introduire le virus dans leur exploitation, tous les détenteurs d'animaux pourront, à partir du 1er novembre, se référer à ce que l'on appelle le feu BVD. Celui-ci sera visible sur la banque de données sur le trafic des animaux (BDTA), dans les détails de l'exploitation, et sur le document d'accompagnement rempli électroniquement et imprimé. Ce feu indique le risque de BVD que présente un élevage bovin : le vert correspond aux exploitations à risque négligeable, l'orange à un risque moyen et le rouge à un risque élevé.

Les éleveuses et éleveurs peuvent protéger activement leur cheptel contre la BVD en n'acceptant que des animaux provenant d'élevages présentant un risque négligeable de BVD, c'est-à-dire d'exploitations avec un feu vert ou alors des animaux testés négatifs au virus de la BVD. Les organisateurs de marchés, d'expositions et de ventes aux enchères devraient veiller à ne présenter que des animaux provenant d'élevages verts ou des animaux testés négatifs au virus de la BVD.

Le feu BVD complète le statut BVD actuel
Le feu BVD n'a aucune influence sur le statut BVD actuellement en vigueur ; il s'agit d'une aide durant la phase de transition de deux ans. Le statut actuel « non soumis à restriction », « animaux individuels soumis à restriction » ou « soumis à restriction » ne sera remplacé par le nouveau statut « indemne de BVD » ou « non indemne de BVD » que le 1er novembre 2026. Le nouveau statut tiendra compte de la situation de la BVD au cours des 24 derniers mois. Le statut BVD actuellement en vigueur tient uniquement compte de la présence ou non d'un cas ou d'une suspicion de BVD sur l'exploitation.

Objectif réaliste
Si, pendant la phase de transition de deux ans, chaque exploitation n'achète que des animaux provenant d'exploitations au feu vert ou des animaux testés négatifs à la BVD, les élevages bovins pourront être exempts de BVD fin octobre 2026. « Cette dernière phase est très importante pour tous les acteurs », souligne Geinoz. Les éleveurs de bovins ont tout à profiter d’une éradication de la BVD.


Que de chemin parcouru

En 2008, le programme national d'éradication de la BVD a été lancé, développé par le Service vétérinaire suisse en collaboration avec la branche. En l'espace de six mois, l'ensemble du cheptel bovin suisse a été testé pour la BVD et les animaux infectés permanents (PI) ont été réformés. La proportion d'animaux PI parmi les veaux nouveau-nés est passée de 1.4 à 0.8%. À partir de début 2009, tous les veaux nouveau-nés ont été testés. En cas de résultat positif, le veau était abattu. Les tests ont été poursuivis jusqu'à fin 2012. Lors de résultat positif, la source de contamination a toujours été recherchée. Le pourcentage de veaux PI est ainsi tombé à 0,02%. Un programme de surveillance est en vigueur depuis 2012. Dans les exploitations qui livrent du lait, celui-ci est analysé tous les six mois pour détecter la BVD. Dans les autres exploitations, des échantillons de sang sont prélevés une fois par an et dans certaines exploitations, les veaux sont encore testés.


Les dégâts causés par le virus de la BVD

Une infection par la BVD entraîne entre autres des troubles de la fécondité, une réduction de la production laitière et un retard de croissance. En cas de suspicion, il faut immédiatement contacter le vétérinaire du troupeau. « Ce virus est particulièrement sournois », remarque Elena Di Labio de l'OSAV. Chez les vaches gestantes infectées, il parvient au fœtus par le placenta et n'est pas reconnu par celui-ci comme un virus nuisible pendant la première moitié de la gestation, car son système immunitaire n'est pas encore développé. Ainsi, les veaux sont infectés de manière permanente (animaux PI) et excrètent le virus toute leur vie et en grande quantité. Il est donc particulièrement important de détecter les animaux PI à un stade précoce et de les abattre avant qu'ils ne propagent le virus.


Avant le lancement du programme national d'éradication de la BVD en 2008, la maladie causait chaque année en Suisse des pertes économiques comprises entre 9 et 16 millions de francs, selon l'OSAV.

 

Liens utiles

Fiche d’information - Pour que les élevages bovins restent indemnes de BVD
Infographique - Dernière ligne droite pour l’éradication de la BVD